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Budget 2023 : Analyse Navigator

Une réponse (trop ?) timide
aux temps durs

En théorie, le budget 2023 est la réponse attendue du gouvernement fédéral pour résoudre les problèmes d’accessibilité financière auxquels sont confrontées les familles canadiennes, refléter les récents accords intergouvernementaux sur le financement en santé et répondre aux investissements de la « politique industrielle verte » de l’administration américaine. En réalité, le budget semble être une réponse trop timide à un trop grand nombre de politiques divergentes pour avoir un impact significatif sur l’une ou l’autre d’entre elles.

D’un point de vue politique, l’ensemble des mesures visant à faire face à la hausse du coût de la vie est un bon coup. Les données exclusives sur l’opinion publique recueillies par Découvrir de Navigator dans les jours précédant le budget d’aujourd’hui confirment que la lutte contre le coût de la vie est la principale priorité des Canadiens (39 %), devant la réduction du fardeau
fiscal (21 %) et la réduction des dépenses publiques (20 %). Ces mesures serviront également à renforcer l’accord négocié il y a un an avec le Nouveau Parti démocratique, notamment les investissements supplémentaires dans les soins dentaires – une priorité de longue date du NPD.

Comme le budget de 2022, qui a été façonné par la hausse de l’inflation et l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le budget 2023 est davantage une réponse aux pressions extérieures que l’expression de l’orientation politique souhaitée par le gouvernement du Canada. La question est de savoir si les mesures annoncées aujourd’hui constitueront une réponse suffisamment solide à la Inflation Reduction Act de l’administration Biden, aux exigences de notre système de santé de plus en plus tendu ou au fardeau encore trop lourd de l’augmentation du coût de la vie sur les budgets familiaux pour faire une différence significative. Seul le temps nous le dira, ce qui pourrait, en fin de compte, être la seule chose sur laquelle le gouvernement a joué en élaborant ce budget.

Vous pouvez également télécharger notre analyse budgétaire ici.

Pour de plus amples renseignements ou pour obtenir de l’aide afin d’engager le gouvernement sur l’une ou l’autre des annonces budgétaires, contactez votre équipe Navigator ou écrivez à info@navltd.com.

 

 

Élections québécoises 2022: au-delà du vote

Les résultats des élections québécoises ont été sans appel. Mais au-delà du vote, quel est le véritable mandat donné par la population au nouveau gouvernement Legault. Quelle est la marge de manœuvre? Quelles sont les attentes? David Millian en parle avec André Turcotte, Directeur principal de Découvrir.

Victoire de la CAQ: et maintenant?

Les résultats des élections provinciales québécoises ont été sans appel: le premier ministre François Legault pourra compter sur un caucus de 90 députés, soit 14 de plus qu’au moment de la dissolution de l’Assemblée nationale, et la réélection de l’entièreté des membres de son cabinet.

Il s’agit d’un résultat historique, alors que c’est la première fois depuis 1989 qu’un gouvernement québécois obtient un deuxième mandat majoritaire consécutif. Il s’agit également d’un résultat historique pour ce qui est de la représentation des femmes à l’Assemblée nationale, alors que 58 femmes auront été élues, contre 52 en 2018. C’est notamment le cas de Kateri Champagne Jourdain, la première femme autochtone à faire son entrée au Parlement québécois, élue pour la CAQ dans Duplessis (Côte-Nord).

Maintenant de nouveau solidement ancré au pouvoir pour les prochaines années, quels seront les défis pour ce gouvenement? Et surtout, que nous aura enseigné cette campagne? David Millian en parle avec Philippe Gervais et Tasha Kheiriddin.

Budget fédéral 2022

Dans son deuxième budget en tant que ministre des Finances, Chrystia Freeland a proposé un plan économique beaucoup plus prudent pour le Canada que ce qui avait été prévu, surtout si l’on tient compte de son premier budget en avril 2021, du programme électoral de son parti l’automne dernier et de l’accord de soutien et de confiance du gouvernement Trudeau avec les Néo-Démocrates. ​

Ce budget marque le début de la fin des soutiens en cas de pandémie. Le rythme du retrait est mesuré comme il se doit, mais l’objectif est clair : le gouvernement du Canada met fin aux mesures temporaires qu’il avait instaurées à la suite de l’affaire COVID-19.​

Le budget reflète l’accord récent avec le NPD, en ce sens qu’il signale des progrès sur les priorités clés de ce parti, mais l’impact est très concentré sur quelques engagements politiques précis. En fait, l’impact de cet accord est circonscrit par des considérations externes, qui ont clairement exercé plus de pression sur les choix du gouvernement que l’accord de confiance et d’approvisionnement. Nous sommes en effet bien loin du Reconstruire en mieux.​

Pour l’essentiel, le budget fédéral 2022 est façonné par des forces mondiales qui ont limité le champ d’action du gouvernement et concentré son attention sur quelques grandes priorités : le logement, les changements climatiques et la guerre en Europe. Ce n’est pas le budget qui avait été prévu lorsque le premier ministre Trudeau a choisi son conseil des ministres et rédigé leurs lettres de mandat. C’est le budget que le monde et toutes ses incertitudes ont imposé au Canada.​

Vous pouvez également télécharger notre analyse budgétaire ici.

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Budget du Québec 2022: gérer l’abondance

Malgré l’incertitude provoquée par la guerre en Ukraine et malgré la montée inflationniste, l’économie du Québec se porte bien. Tellement que le gouvernement du Québec s’est retrouvé cette année avec des revenus supérieurs de $9,4 milliards à ce qu’il avait prévu, apprend-on dans le budget déposé plus tôt aujourd’hui.

Le ministre des Finances du Québec, Éric Girard, a expliqué que grâce à la bonne tenue de l’économie, le gouvernement est en mesure d’annoncer des dépenses importantes visant entre autres:

  • À compenser les Québécois pour les effets de l’inflation ($3,2 milliards);
  • À améliorer la performance du système de santé ($8,9 milliards sur cinq ans);
  • À stimuler la productivité de l’économie ($2,2 milliards sur cinq ans).

CONTRER L’INFLATION

Pour protéger les Québécois contre l’inflation, Québec prévoit verser à chaque personne gagnant moins de $100 000 un « montant ponctuel pour le coût de la vie » de $500 à même le rapport d’impôt de 2021. 6,4 millions de Québécois auront droit à ce coup de pouce.

RENFORCER LE SYSTÈME DE SANTÉ

À la suite de la pandémie de Covid-19, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a promis de « refonder le système de santé ». Le Budget 2022-2023 annonce des investissements de $5,2 milliards sur cinq ans consacrés à cette réforme. De cette somme, 2 milliards visent à améliorer les conditions de travail du personnel.

STIMULER LA PRODUCTIVITÉ

Considérant la faible croissance démographique et le vieillissement de la population québécoise, la croissance économique va devoir de plus en plus venir d’une amélioration de la productivité.

Afin de stimuler cette productivité, le ministre Girard a annoncé un investissement de $1,3 milliard dans la nouvelle Stratégie québécoise de la recherche et de l’innovation.  Ce montant permettra de « consolider l’excellence du Québec en recherche et en sciences » et de soutenir les entreprises innovantes.

L’ÉQUILIBRE BUDGÉTAIRE

Le gouvernement peut s’engager à ces dépenses supplémentaires tout en prévoyant une réduction du déficit hérité de la pandémie. « Le chemin de l’équilibre budgétaire est tracé, sans austérité d’aucune sorte », a souligné monsieur Girard. Le déficit sera de $6,5 milliards en 2022-2023 et de $3,9 milliards en 2023-2024.

L’équilibre budgétaire devrait être atteint dans cinq ans (2026-2027).

DES PRÉVISIONS CONSERVATRICES

Le budget 2022-2023 s’appuie sur des prévisions de croissance conservatrices. Pour l’année 2022, Québec prévoit une croissance réelle de 2,7%, alors que les économistes du secteur privé tablent plutôt sur une croissance de 3,1%.

De plus, le ministre de Girard met de côté une réserve de $2,5 milliards pour pallier d’éventuels imprévus causés par la suite de la pandémie et par l’invasion de l’Ukraine.

PLUS D’AIDE AUX ÉTUDIANTS

Alors que le Québec vit une pénurie de main-d’œuvre sans précédent – 238 000 postes vacants – le gouvernement dirigé par François Legault adopte des mesures visant à mieux former les Québécois. Ainsi, espère-t-on, ils seront plus nombreux à satisfaire aux compétences recherchées par les employeurs.

Parmi ces mesures, $1,3 milliards seront consacrés à l’amélioration de l’accès aux études supérieures, notamment en bonifiant l’aide financière offerte aux étudiants des collèges et des universités.

DES INVESTISSEMENTS MASSIFS

Le gouvernement du Québec continuera d’investir massivement dans les infrastructures de la province. Le Plan québécois des infrastructures 2022-2032 prévoit des investissements de $142,5 milliards, dont la plus grande partie ira aux établissements de santé et d’éducation et au réseau routier.

Néanmoins, le poids de la dette du gouvernement devrait continuer à diminuer, passant de 46,8% du PIB au cœur de la pandémie à 41,9% en 2026.