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Budget du Québec 2022: gérer l’abondance

Malgré l’incertitude provoquée par la guerre en Ukraine et malgré la montée inflationniste, l’économie du Québec se porte bien. Tellement que le gouvernement du Québec s’est retrouvé cette année avec des revenus supérieurs de $9,4 milliards à ce qu’il avait prévu, apprend-on dans le budget déposé plus tôt aujourd’hui.

Le ministre des Finances du Québec, Éric Girard, a expliqué que grâce à la bonne tenue de l’économie, le gouvernement est en mesure d’annoncer des dépenses importantes visant entre autres:

  • À compenser les Québécois pour les effets de l’inflation ($3,2 milliards);
  • À améliorer la performance du système de santé ($8,9 milliards sur cinq ans);
  • À stimuler la productivité de l’économie ($2,2 milliards sur cinq ans).

CONTRER L’INFLATION

Pour protéger les Québécois contre l’inflation, Québec prévoit verser à chaque personne gagnant moins de $100 000 un « montant ponctuel pour le coût de la vie » de $500 à même le rapport d’impôt de 2021. 6,4 millions de Québécois auront droit à ce coup de pouce.

RENFORCER LE SYSTÈME DE SANTÉ

À la suite de la pandémie de Covid-19, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a promis de « refonder le système de santé ». Le Budget 2022-2023 annonce des investissements de $5,2 milliards sur cinq ans consacrés à cette réforme. De cette somme, 2 milliards visent à améliorer les conditions de travail du personnel.

STIMULER LA PRODUCTIVITÉ

Considérant la faible croissance démographique et le vieillissement de la population québécoise, la croissance économique va devoir de plus en plus venir d’une amélioration de la productivité.

Afin de stimuler cette productivité, le ministre Girard a annoncé un investissement de $1,3 milliard dans la nouvelle Stratégie québécoise de la recherche et de l’innovation.  Ce montant permettra de « consolider l’excellence du Québec en recherche et en sciences » et de soutenir les entreprises innovantes.

L’ÉQUILIBRE BUDGÉTAIRE

Le gouvernement peut s’engager à ces dépenses supplémentaires tout en prévoyant une réduction du déficit hérité de la pandémie. « Le chemin de l’équilibre budgétaire est tracé, sans austérité d’aucune sorte », a souligné monsieur Girard. Le déficit sera de $6,5 milliards en 2022-2023 et de $3,9 milliards en 2023-2024.

L’équilibre budgétaire devrait être atteint dans cinq ans (2026-2027).

DES PRÉVISIONS CONSERVATRICES

Le budget 2022-2023 s’appuie sur des prévisions de croissance conservatrices. Pour l’année 2022, Québec prévoit une croissance réelle de 2,7%, alors que les économistes du secteur privé tablent plutôt sur une croissance de 3,1%.

De plus, le ministre de Girard met de côté une réserve de $2,5 milliards pour pallier d’éventuels imprévus causés par la suite de la pandémie et par l’invasion de l’Ukraine.

PLUS D’AIDE AUX ÉTUDIANTS

Alors que le Québec vit une pénurie de main-d’œuvre sans précédent – 238 000 postes vacants – le gouvernement dirigé par François Legault adopte des mesures visant à mieux former les Québécois. Ainsi, espère-t-on, ils seront plus nombreux à satisfaire aux compétences recherchées par les employeurs.

Parmi ces mesures, $1,3 milliards seront consacrés à l’amélioration de l’accès aux études supérieures, notamment en bonifiant l’aide financière offerte aux étudiants des collèges et des universités.

DES INVESTISSEMENTS MASSIFS

Le gouvernement du Québec continuera d’investir massivement dans les infrastructures de la province. Le Plan québécois des infrastructures 2022-2032 prévoit des investissements de $142,5 milliards, dont la plus grande partie ira aux établissements de santé et d’éducation et au réseau routier.

Néanmoins, le poids de la dette du gouvernement devrait continuer à diminuer, passant de 46,8% du PIB au cœur de la pandémie à 41,9% en 2026.

Ukraine: les impacts du conflit sur le marché de l’énergie

La guerre a commencé  en Ukraine il y a près d’un mois, à la surprise d’un grand nombre d’entre nous. Au cœur de celle-ci, des enjeux géopolitiques évidemment, mais également économiques. Et pas des moindres. Curieux de savoir comment ce nouveau brasier européen risque de redéfinir les grands enjeux énergétiques mondiaux?  David Millian en discute cette semaine avec Nicolas Mazzuchi, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (Paris). Bonne écoute!