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Un portrait du premier ministre du Québec, François Legault, par notre collègue André Pratte

Cet article a été initialement publié dans La Presse le 24 juin 2020.

LE PREMIER MINISTRE PRESSÉ 

Quitte à casser quelques œufs, François Legault ne se laissera pas engourdir par la bureaucratie

Le premier ministre François Legault en a encore surpris plusieurs, lundi, en remaniant son cabinet, alors qu’on s’attendait à ce qu’il ne se livre à ce jeu de chaises musicales qu’à l’automne. Mais M. Legault a vu qu’il y avait un problème à la Santé, que Danielle McCann, femme du réseau, n’arrivait pas à faire bouger le mastodonte. Alors le premier ministre, homme de décision, politicien impatient, n’a pas attendu pour brasser les cartes. Et il a mis à la tête du vaste ministère de la Santé un comptable comme lui, Christian Dubé, qui partage sa vision de la chose publique.

Ce trait de caractère de François Legault, on l’avait vu émerger dès son arrivée en politique. Il voulait moderniser le Parti québécois et, Lucien Bouchard parti, en devenir chef. Il s’est vite doté d’une redoutable organisation de jeunes idéalistes pour atteindre ses objectifs.

Ministre de l’Éducation puis de la Santé, il a fixé à la myriade d’organismes relevant de lui des « contrats de performance », des « plans de réussite » et des « bulletins ». Les bureaucrates devraient désormais rendre des comptes !

La souveraineté ne progressait pas dans l’opinion ; M. Legault a pondu un « budget de l’an 1 », censé convaincre par sa rigueur les Québécois réticents. Ça n’a pas marché. Alors, exit la souveraineté, passons à autre chose !

Depuis que M. Legault est premier ministre, les choses vont aussi rondement. La ministre de l’Environnement, MarieChantal Chassé, était paralysée par les micros ? Pas de temps à perdre, elle est renvoyée sur la banquette arrière, moins de trois mois après la formation du conseil des ministres.

L’environnement est à la tête des préoccupations des Québécois ? La CAQ, jusqu’ici indifférente, dépose en mars dernier un budget promettant 6,7 milliards d’investissements sous le thème « Bâtir une économie verte ».

LE QUÉBEC « SUR PAUSE »

Arrive la COVID-19. Mis au courant de la situation, le premier ministre met le Québec entier « sur pause ». Du jamais vu ! L’histoire dira si toutes les conséquences de cette mesure extrême avaient été mesurées. Chose certaine, il fallait agir, et François Legault ne déteste rien plus que la tergiversation. La décision a été prise, la population a suivi, presque avec enthousiasme.

Il manque des travailleurs dans les CHSLD ? On fait appel à l’armée, malgré le caractère un peu « gênant » de la chose pour un ex-souverainiste. Surtout, on augmente les salaires des préposés et on met sur pied d’urgence un programme de formation rapide pour les personnes intéressées. Celles-ci affluent, dont probablement un bon nombre venant des résidences privées. Un effet pervers sous-estimé ? C’est le risque des décisions rapides, pour ne pas dire précipitées.

À la Santé, Christian Dubé va s’attaquer « au plus grand défi de gestion au Québec », de dire le premier ministre. Il va avoir comme priorité de « donner de meilleurs services aux Québécois, et de donner des services de façon plus efficace. Les comptables agréés s’intéressent à l’efficacité ». Entre comptables…

La province est plongée dans une récession d’une gravité historique ? Le gouvernement multiplie les mesures, et il faut que ça aille vite, Legault oblige. Alors on dépose à la dernière minute le projet de loi 61, pour que les projets d’infrastructures soient mis en marche dès cet été. « Les Québécois sont capables de faire un CHSLD en deux ans. Il n’y a pas de raison que ça prenne quatre ans », lance le premier ministre. Devant l’envergure de la résistance, force est de constater que cette fois-ci encore, le cabinet n’avait pas attaché tous les fils avant de foncer. Cependant, l’ouverture aux amendements était manifeste. Comme quoi, apôtres de l’efficacité, les comptables sont aussi des gens éminemment pragmatiques.

Les Québécois, eux, sont visiblement satisfaits de l’ensemble de l’œuvre. Ils ont vu trop de politiciens paralysés par le mastodonte bureaucratique, champion toutes catégories dans la discipline de l’inertie. Combien de visions politiques se sont échouées aux pieds du complexe G ? Quitte à casser quelques œufs, quelques egos aussi, François Legault, lui, ne se laissera pas engourdir. Pour le meilleur et malgré certains inconvénients, le Québec est dirigé par un premier ministre pressé.

Budget du Québec 2020-21

Le gouvernement du Québec, mené par une CAQ encore très populaire un an et demi après son élection, a annoncé par l’entremise de son ministre des Finances, Éric Girard, un deuxième budget équilibré qui met l’emphase cette fois-ci sur les mesures vertes.

D’ailleurs, le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques présentera bientôt son Plan pour une économie verte (PEV) 2030, qui pourra compter sur un total de 6,2 milliards de dollars d’ici mars 2026 pour ses différentes initiatives.

Les dépenses totales atteignent 118,6G$, soit une hausse de 5,1% par rapport à l’année dernière.

Bâtir une économie verte

Le budget annoncé aujourd’hui dédie plus de 6,2G$ sur 6 ans, doublant ainsi ses investissements pour lutter contre les changements climatiques. Avec ce budget, le gouvernement espère atteindre la cible de réduction des GES fixée pour 2030.

Cette direction s’inscrit également dans les engagements économiques de la CAQ, puisque le gouvernement souhaite notamment attirer des investissements verts et développer des secteurs d’activité « sobres en carbone » et tirer davantage de profits de l’hydroélectricité.

Ces initiatives pour l’environnement s’appliquent également au secteur du transport. Le gouvernement consacre 15,8G$ au transport collectif pour des projets électriques à Québec, Gatineau, Montréal, Laval, Longueuil et Chambly. La CAQ poursuit également son programme Roulez vert pour favoriser l’acquisition de véhicules électriques et de bornes de recharge, avec un investissement de 1,4G$ sur 6 ans.

Le gouvernement accompagnera les acteurs industriels dans leurs efforts de décarbonisation à hauteur de 1,3G$.

Une économie génératrice de richesse pour tous les Québécois

Au cours des 5 prochaines années, le gouvernement mettra en oeuvre des initiatives totalisant plus de 5,8 milliards de dollars, qui inclue les mesures suivantes.

Le gouvernement s’engage à continuer à « remettre de l’argent dans le portefeuille des Québécois », une promesse électorale d’octobre 2018, en avançant notamment vers un taux unique de taxation scolaire, qui devrait permettre de remettre 182M$ aux Québécois dès cette année.

La CAQ poursuit également ses engagements en matière d’éducation en annonçant 1,5$ d’investissements, donc 471M$ pour de nouveaux services et 550M$ pour accroître le nombre de diplômés collégiaux et universitaires.

Tandis que le gouvernement dédie 1G$ sur 5 ans à l’amélioration de la productivité et de la compétitivité, il réitère sa volonté d’appuyer les régions en y investissant 1,5G$ spécifiquement pour dynamiser le développement des régions et valoriser les ressources naturelles.

Dans un contexte de pandémie avec le coronavirus, le gouvernement annonce un investissement de 5,4G$ dans les services de santé, une hausse de 5,3% depuis l’année dernière, dont 1,1G$ dès cette année. Ces dépenses devraient permettre, entre autres, d’améliorer les services de première ligne.

Le gouvernement a sorti simultanément son Plan Québécois des Infrastructures (PQI) de $15G.

Lors de son discours sur le budget, le ministre des Finances, Éric Girard a insisté sur la hauteur du budget alloué à la culture; cet enthousiasme est à toutefois à remettre en perspective puisqu’il se chiffre à 407M$ sur 5 ans.

Contexte économique québécois

Une croissance économique remarquable et une hausse du niveau de vie L’économie du Québec a progressé de 2,8 % en 2019, une performance remarquable et supérieure à celles du Canada et de l’Ontario. Cette hausse de l’activité économique a favorisé l’amélioration du niveau de vie des Québécois et une réduction du retard avec l’Ontario à ce chapitre. La croissance économique devrait demeurer forte en 2020 et s’établir à 2,0 %.

Réduction de la dette

De plus, le gouvernement confirme que l’objectif de réduire le poids de la dette brute à 45 % du PIB est atteint 6 ans plus tôt que prévu. L’objectif de réduire la dette représentant les déficits cumulés à 17 % du PIB devrait être atteint, quant à lui, au 31 mars 2023, soit 3 ans plus tôt que prévu. La réduction du poids de la dette permettra notamment au Québec d’améliorer le financement des services publics et d’investir davantage dans les infrastructures ainsi que de faire face à tous les défis économiques.

Un cadre financier équilibré

Le cadre financier présente un solde budgétaire, au sens de la Loi sur l’équilibre budgétaire, de 1,9 milliard de dollars en 2019-2020. Le gouvernement prévoit l’équilibre budgétaire en 2020-2021. La situation budgétaire favorable permet au gouvernement d’annoncer d’autres initiatives afin de poursuivre ses engagements.

La moitié des Canadiens estiment que le Canada est en pleine crise d’unité nationale

Plus de 80 pourcents des Canadiens ne sont pas au courant de la contribution financière de l’Alberta au Canada

CALGARY, Feb. 13, 2020 – Une étude publiée par Navigator Ltd. a révélé que 51 % des Canadiens croient que le Canada est en pleine crise d’unité nationale. En outre, un tiers des Canadiens voient l’Alberta comme la plus grande menace pour l’unité nationale, juste après le Québec (50%).

« Ce que nous constatons, c’est un réel désir et une acceptation de la part des provinces pour davantage de pouvoir et d’autonomie pour les provinces, en réponse aux préoccupations concernant l’unité nationale, déclare Randy Dawson, directeur principal chez Navigator Ltd. L’Ouest veut être entendu, mais surtout, il veut un gouvernement fédéral qui donne suite à ses préoccupations ».

À l’échelle nationale, plus de la moitié des Canadiens estiment que le gouvernement fédéral a perdu le contact avec leur province, alors que cette proportion atteint 77 % des habitants en Alberta et 57 % au Québec. Un nombre important (38 %) de croient également que les Albertains et les Saskatchewanais ont une raison légitime de vouloir se séparer du Canada.

Il existe une division importante au Canada sur les questions d’unité nationale, en particulier entre l’Alberta et le Québec. En ce qui concerne le secteur de l’énergie, les Albertains souhaitent la construction de plus d’oléoducs, mais sans pour autant freiner le développement d’énergies vertes. Plus des deux tiers des Albertains et des Québécois estiment qu’il est avantageux d’investir davantage dans les énergies solaire et éolienne. Toutefois, 74 % des Albertains sont d’accord pour que l’on construise davantage d’oléoducs, contre seulement 25 % des Québécois. (Pour le reste du pays, ce chiffre est de 49 %).

Du point de vue de l’Alberta, ce qui est peut-être le plus inquiétant est le fait que moins de 20 % des Canadiens sont conscients des contributions économiques que cette province apporte au Canada.

« Alors que le Premier ministre tente de tisser un équilibre entre l’environnement et l’économie, il le fait sur fond de crise potentielle de l’unité nationale dans un contexte de parlement minoritaire », déclare M. Dawson. Cette situation sera encore exacerbée par les questions qui définiront ces défis et mettront à l’épreuve son leadership national sur des questions telles que la décision imminente concernant la mine Teck Frontier. »

Plus de 2 500 Canadiens ont participé à l’enquête nationale du 3 au 10 janvier 2020.

Navigator accueille Brian Gallant comme conseiller spécial

C’est avec beaucoup d’enthousiasme que nous accueillons Brian Gallant, ancien premier ministre du Nouveau Brunswick, chez Navigator en tant que Conseiller spécial dans notre bureau de Toronto.

En plus de son rôle de premier ministre, Brian a servi le Nouveau Brunswick en tant que procureur général, ministre responsable de l’innovation et ministre responsable de l’égalité des femmes. Il a également été Président du Conseil de la fédération. Leader politique chevronné, avocat et entrepreneur, Brian est très impliqué dans les enjeux de cybersécurité, de technologie et de développement durable, que ce soit à travers son travail à l’Université Ryerson, avec l’ONG Global Canada ou bien sur de nombreux conseils d’administration.

Chez Navigator, Brian aide les leaders à naviguer des enjeux complexes à la croisée des gouvernements, de la politique, des affaires, du droit, de la justice sociale, des médias et du développement durable.

Navigator accueille Brayden Akers comme conseiller principal

Nous sommes ravis d’accueillir Brayden Akers chez Navigator, à titre de conseiller principal à notre bureau de Toronto.

Brayden arrive chez Navigator après avoir travaillé pour le gouvernement Ford, où il a été directeur des communications auprès du ministre de l’Énergie, du Développement du Nord et des Mines ainsi qu’auprès du ministre des Affaires autochtones.

Brayden apporte plus de dix ans d’expérience dans les secteurs des gouvernements municipal, provincial et fédéral, en communication de crise, en relations avec les médias et dans des rôles de gestion d’enjeux.

Auparavant, il a servi en tant que personnel politique à Ottawa sous le gouvernement Harper, ou il a travaillé à des postes de communication et de relations avec les médias à Transport et Infrastructure Canada, et comme conseiller au bureau du Premier ministre.