Actuellement, le changement est omniprésent et inévitable. Chacun d’entre nous doit y faire face durant notre carrière, et ce, peu importe notre secteur d’activité. Toutefois, force est de constater que le milieu des relations publiques connaît depuis plusieurs années des bouleversements majeurs. Au cours des dernières années, les spécialistes des relations publiques ont dû s’adapter à la fragmentation des médias traditionnels et voilà qu’aujourd’hui, ce sont les médias sociaux qui subissent à leur tour ce phénomène.
En effet, avec la démocratisation des médias sociaux, ceux-ci sont maintenant partie intégrante du quotidien des Québécois. Selon les données du CEFRIO, ce sont plus de huit internautes québécois sur dix qui utilisent les médias sociaux. Cette proportion augmente à 96,6 % pour les 18 à 44 ans. Cette démocratisation aussi souhaitée qu’attrayante amène son flot de défis. Il suffit d’observer le résultat d’un sondage réalisé auprès des lecteurs de Medialife Magazine, pour observer que plus 55 % d’entre eux considèrent la fragmentation accrue des médias sociaux comme étant leur principale préoccupation en 2016.
De plus, cette fragmentation est qualifiée de générationnelle par plusieurs spécialistes des communications, puisqu’elle établit clairement un schisme entre les générations Y et Z concernant leur choix privilégié de plateformes.
D’après l’étude publiée en 2014 par Global Web Index, les 25-34 ans sont surreprésentés sur les plateformes telles que Facebook, Twitter, Google+ et LinkedIn. Les 16-24 ans sont maintenant majoritaires sur les plateformes suivantes: YouTube (32 %), Instagram (39 %), Tumblr (45 %) et Pinterest (31 %). Il faut souligner également que Snapchat et Whatsapp connaissent une popularité grandissante auprès des adolescents.
Mais quel est l’impact réel pour les professionnels des relations publiques ? Il faut savoir que depuis le début de la profession, les praticiens se sont basés sur des méthodes et tactiques traditionnelles afin d’informer et de sensibiliser leurs publics cibles et en mesurer le succès. Toutefois, la venue des médias sociaux a tout bouleversé. En effet, par les plateformes sociales, s’est installée une communication bidirectionnelle entre une organisation et ses parties prenantes. Cela signifie que l’organisation peut dorénavant partager ses messages et questionnements, et recevoir en temps réel, commentaires et réponses de la part de ses différents publics. En réalité, les médias sociaux permettent de viser l’idéal fondamental de la pratique des relations publiques, c’est-à-dire de construire et maintenir de bonnes relations avec toutes ses parties prenantes en personnalisant les messages selon les plateformes et en privilégiant l’interaction avec celles-ci.
C’est dans cette perspective que la fragmentation des médias sociaux peut s’avérer utile pour les relationnistes. En effet, elle permet de rejoindre ses publics de façon plus ciblée, car les multiples plateformes sociales encouragent la création
de communautés d’utilisateurs plus homogènes. Il suffit de savoir qui l’organisation tente de rejoindre, pour identifier la ou les meilleures plateformes.
En fait, on pourrait qualifier la fragmentation des médias sociaux comme étant une segmentation des publics et cela ne peut être que bénéfique, autant pour l’organisation que ses parties prenantes, à une époque de perpétuels changements.